L'originalité de cette réalisation tient d'abord au traitement de la rue : au lieu de s'aligner sur le trottoir, l'immeuble est placé perpendiculairement. Les avantages sont nombreux : aucun bureau ne donne sur une cour ; il n'y a d'ailleurs plus de cour. La rue, très encaissée et sombre, voit soudain une entrée de lumière inespérée. L'immeuble, pourtant très imposant, étant vu sur la tranche ne pèse pas (un procédé qui sera repris pour l'hôtel Méridien (ex Sheraton) et l'hôtel Miramar à Biarritz).
Ce parti faisait apparaître les murs mitoyens des immeubles avoisinants. Ils seront cachés par d'immenses décorations d'un style résolument contemporain.
Ce siège social a été le premier a être traité d'une façon non hausmanienne dans un quartier où cela était quasiment ionterdit. Il fallut donc un grand combat. Pour la première fois ce n'était pas la pierre de taille qui était utilisée et la conception était radicalement "moderne" : on construisait explicitement un immeuble de bureaux.
Derrière la banque est construit un petit bâtiment de bureaux, appartenant également aux Rotschild d'un style qui tranche également avec la régularité hausmanienne qui prédomine dans le quartier.
L'immeuble vaut également pour ses nombreux aménagements intérieurs très nouveaux pour l'époque. Il affirma le leadership de Pierre Dufau dans la construction de sièges de banques, lui qui avait construit celui de la banque Dreyfus (rue Jean Nicot), qui construira le nouveau siège de la même banque (le diamant bleu), celui de la banque Morin Pons à Lyon , celui des activités internationales de la BNP bd des italiens et celui du Crédit national dans le 7ième arrondissement.
Dans l'ambiance de pilori d'après 68, ces commandes valurent à Pierre Dufau d'être considéré comme "l'architecte des banques" et parfois "l'architecte ds banquiers juifs". Il parait que c'était vraiment très mal !