• RECHERCHER                       
 

Tous
A comme ...
B comme ...
C comme ...
I comme ...
J comme ...
P comme ...
R comme ...
V comme ...



A comme Abbé Pierre


A comme Acacias


A comme Amiens


A comme Amsterdam


A comme Architecture d'accompagnement


A comme Arras


Lorsque l' Abbé Pierre lance son fameux appel, lors du terrible hiver 1954, Pierre Dufau est le premier architecte à se mettre à sa disposition. Il le fait de plusieurs façons. Il organise d'abord un regroupement de bonnes volontés avec les architectes amis et les entrepreneurs qu'il fait travailler. Des diners permettent de collecter des fonds et des promesses de gratuité pour les travaux ultérieurs. Ensuite, en liaison avec le Ministère de la construction, il est le professionnel qui cherche à harmoniser la bonne volonté gouvernementale et les conceptions assez particulières de l'Abbé en matière de logement d'urgence. Il assurera la conception de la petite ville construite au Plessis Trevise, un lieu imposé par l'Abbé Pierre et qui présentait en fait tous les inconvénients : sols en pente et boueux ; absence totale de transports en commun... Un conflit apparait très vite entre l'Abbé qui veut "des grands hangars avec un poêle au milieu" et le ministère qui lui veut construire des pavillons décents. La distinction entre logement d'extrême urgence et logement social n'est pas encore claire. Pierre Dufau et son agence imagineront des solutions très solides et durables qui permettent de loger dans la dignité et l'hygiène, sans frais excessifs de construction et de fonctionnement, des familles en difficulté. Toutes ces maisons existent encore et sont désormais habitées par une petite bourgeoisie prospère. D'une certaine façon l'Abbé avait raison qui craignait que des maisons "trop belles pour les plus pauvres" finissent en des mains moins nécessiteuses. Anecdote 1 : L'Abbé Pierre et Martine Carol La scène se passe dans la salle à manger de l'hôtel particulier de Pierre Dufau au 12 rue de la Grande Chaumière. Une dizaine de gros entrepreneurs sont réunis pour un diner de charité qui donnera de magnifiques résultats en matière de dons. L'Abbé arrive dans sa tenue légendaire et commence à serrer des mains. Soudain le téléphone sonne. C'est une voix de femme qui demande l'Abbé. Martine Carol, le sex symbole du cinéma français de l'époque, s'est prise d'une passion intense pour l'Abbé et le demande. L'Abbé s'exécute et revient quelques secondes plus tard pour s'excuser : il a un rendez-vous urgent qui ne peut pas attendre... Anecdote 2 : L'abbé Pierre et les gitans Pierre Dufau un dimanche matin vient suivre l'avancement du chantier du Plessis-Trevise dans sa petite MG rouge. Il est surpris par l'ambiance affreuse qui règne sur le chantier. En fait c'est la grève. Les bénévoles ont cessé de travailler et manifestent une sombre colère. L'affaire est sérieuse. Que se passe-t-il donc ? une rapide enquête révèle la difficulté. L'Abbé Pierre à court de pauvres (un problème fréquent dans le domaine caritatif quand une campagne dépasse les espérances) a pris des engagements avec un communauté de "gens du voyage". Catholiques et protestants sont à cette époque en lutte pour conquérir ces communautés et l'Abbé voit là une occasion de faire marquer des points importants à son Église. Les Mercedes et les caravanes sont là et leurs propriétaires houspillent les bénévoles pour qu'on leur livre plus vite "leur du" mais refusent de donner tout coup de main. Malaise ! Il faudra des trésors de diplomatie à l'architecte pour convaincre les bénévoles que le planning très serré des travaux interdit la mauvaise humeur. Les futurs habitants seront maintenus loin du chantier jusqu'à la fin des travaux...